Andante Religioso
d’Adolphe Sellenik
Adolphe-Valentin Sellenik fut le 2ème chef de la Musique de la Garde Républicaine (auparavant Garde Impériale). À ce titre, l'essentiel de la production s'est orienté vers l'enrichissement de la littérature pour orchestre d'harmonie et fanfare, et il a peu écrit de musique "civile", en dehors de transcriptions pour piano de ses pièces pour harmonie.
Son Andante Religioso pour quatuor de saxophone est donc l'une des très rares œuvres de musique de chambre publiées par ce compositeur, dont on ne connaît que quelques titres pour cornet (son instrument favori) et piano. Il est vrai que les rythmes pointés et brusques changements de nuances évoquent néanmoins une certaine forme de rigueur militaire (convenant à une cérémonie du souvenir, par exemple).
Cette courte pièce, publiée en 1861 en parties séparées uniquement, est écrite originalement "pour 4 saxophones : soprano, alto, ténor et basse". Cependant, la partie de saxophone "basse" est clairement dans la tonalité de mib (en sol majeur, comme la partie d'alto), bien que l'édition originale ne le spécifie pas. Ce qui signifie donc qu'elle fut jouée sur un instrument qui correspond au saxophone baryton actuel. Il semble que dans les premiers catalogues d'Adolphe Sax, les nomenclatures des instruments soient encore un peu floues : le compositeur s'est donc peut-être simplement trompé de nom pour ce quatrième instrument.
L'œuvre est logiquement dédiée à Adolphe Sax, qui l'a publiée sous le numéro A.S.32, et elle a été imprimée par Thierry, Cité Bergère.
Adolphe-Valentin Sellenik (1826-1893)
Compositeur et chef d'orchestre français, né le 3 septembre 1826 à Libourne et décédé le 25 septembre 1893 aux Andelys, fils d'un chef de fanfare d’origine autrichienne (son nom est parfois orthographié : Sellenick).
Après ses études à l'Ecole Municipale de Musique de Strasbourg, il est nommé premier violon à l'Opéra de Strasbourg, où il jouera également du cornet. En 1847, il crée la fanfare Sellenick, puis devient chef d'orchestre de la Garde nationale à Strasbourg.
En 1853, il dirige la Musique du Deuxième Régiment de Tirailleurs à Paris, et en 1873, succède à Paulus comme chef de l'orchestre de la Musique de la Garde Républicaine de 1873 à 1884. En 1887, il co-signe avec son successeur Gustave Wettge la version officielle de La Marseillaise, qui était devenue l'hymne national Français en 1879.
Deux rues portent son nom à Strasbourg et à Libourne, et un buste lui est dédié aux Andelys (bronze de Paul Ducuing inauguré par la Garde en 1892). Il était Chevalier de la Légion d'honneur .
Empêché de retourner en Alsace par l’annexion par l'Allemagne à la suite de la guerre de guerre de 1870, il se retire en Normandie, aux Andelys, où il termine ses jours. La fanfare qu’il avait fondée à Strasbourg fut dissoute par les autorités allemandes en 1887.
Compositions : Trois opéras-comiques : Crespin, rival de son maître, Les Diamants de la Diva et Le Florentin ; une Symphonie dramatique : Les Fiancés ; plusieurs pièces pour cornet à piston et piano, le quatuor de saxophones et plus de 60 pièces pour orchestre militaire (pas redoublés, marches, polkas, valses, boléros et allegros militaires ....) dont la célèbre Marche Indienne, qui a connu des dizaines de transcriptions.