Bravura
d’Antoine Grimal
Antoine Grimal (1845 - 19--) :
Né à Aurillac le 14/5/1845, il étudie le saxophone dans la classe d'Adolphe Sax au conservatoire de Paris. Seul 1° Prix de saxophone en 1866 (après avoir obtenu un 2° en 1865), il y obtient également un 1° prix de solfège et un 1° accessit d'Harmonie et orchestration en 1866. Il occupera successivement les postes de sous-chef de musique du 47° RI, puis de Chef de Musique du 28° RI (23/1/1875) et enfin du 81° RI.
Il semble être un exemple typique des élèves de Sax, qui encourageait les plus doués à faire des études complètes. Ce sont donc des musiciens accomplis : techniciens de haut niveau, dotés d’une oreille infaillible et d'une technique de lecture très solide, et formés à l’écriture et à l’arrangement : de parfaits futurs chefs ou sous-chefs de musique.
Bravura
Cette pièce occupe une place particulière dans le répertoire des saxophones. En effet, on sait que Sax avait choisi dès 1857 d’enseigner les quatre saxophones principaux au Conservatoire. Toutefois, si certaines œuvres font usage des saxophones les plus graves (comme le sextuor de Kastner, par exemple, qui compte deux basses et un contrebasse), il n’y a pas eu (à notre connaissance) d’autre utilisation du saxophone sopranino au cours du XIX° siècle. Il semble que Sax n’en ait construit qu’un seul. Cette première et unique pièce pour saxophone sopranino est, comme son nom l'indique, un morceau de bravoure, probablement aux limites extrêmes de ce qui est réalisable sur les instruments de cette époque. Le compositeur prévoit également des versions pour petite clarinette en mib, mais également pour saxophone et clarinette sib (probablement soprano). Composé en 1879, il est publié par Millereau, qui en est le dédicataire, et imprimé par Thierry Buttner.
Compte tenu de la réputation de fausseté des saxophon(ist)es soprano, et a fortiori sopranino de l'époque, on peut s'étonner de cette recherche de virtuosité dans tous les registres de l'instrument ... Si ce saxophoniste auvergnat était l'interprète de sa propre œuvre, il devait donc être de toute première force, ce que semble démontrer son palmarès dans la classe de Sax où il fait partie de cette rare élite d'élèves qui ont obtenu successivement un deuxième puis un premier prix.