Alto Buescher doré

 

Ce magnifique saxophone alto Buescher True tone plaqué or a l’air comme neuf. Il a pourtant été fabriqué en 1928, et fait donc partie des instruments les plus recherchés par les émules de Sigurd Rascher, qui considérait qu’un tournant avait été pris après 1930 dans la facture instrumentale, qui n’était plus dans la lignée préconisée par Adolphe Sax, à son avis. Joué avec un bec Rascher, son ergonomie est effectivement très différente de celle d’un saxophone moderne.

D’autres particularités : une clé de rappel de sol # (en-dessous du fa), des touches de nacre sur la clé d’octave et sur le support de pouce, un bec Rascher très court et avec une chambre énorme, donc une impédance (résistance) d’entrée beaucoup plus importante que les becs modernes. Et les clés de grave alignées près du corps de l’instrument. Avant l’invention géniale du système Balanced Action par Selmer qui place le plateau de grave à plat et désaxé sur le côté : il est ici plus esthétique visuellement, mais très lourd sous le petit doigt !

Une très jolie gravure sur métal poli, qui ressort du reste du cops satiné, constitue un des éléments de la finition luxueuse de ce saxophone). On remarque la position inversée du si et sib graves (l’instrument fait «bravo» sur un trille do-si), une position qui résulte certainement de l’adjonction vers le début du XX° siècle de la note sib grave. Les instruments qui suivront choisiront de placer les deux clés à droite (en-dessous, USA) ou à gauche (au-dessus, France).

Cette photo montre la découpe typique Buescher du renfort de culasse (les ténors ont un renfort de bocal semblable avec une sorte de visage «man in the moon»), mais aussi une clé inhabituelle : le mi clair qui s’ouvre en soulevant la clé de ré.

Son numéro de série au-delà de 200 000 en fait bien un des derniers saxophones True Tone, avant l’avènement du modèle «Aristocrat».