Instruments rares
Instruments rares
La famille des saxophones compte 7 membres, dont 4 (SATB) sont couramment employés, surtout au sein du quatuor. Les saxophones basse et sopranino sont plus rares, et figurent souvent dans les ensembles de 12 saxophones.
Quant au contrebasse, il était presque virtuel jusqu’à une date récente, puisque seulement une vingtaine de modèles avaient été construits de l’invention de Sax en 1842 à l’an 2000.
Mais l’apparition d’un nouveau modèle compact en 2000 (le tubax, conçu à Münich par Benedikt Eppelsheim) change radicalement la perception de cet instrument. Les compositions se multiplient et près de 70 tubax sont construits en une dizaine d’années. D’autres constructeurs rejoindront ce pionnier et les modèles sont désormais légion.
Le développement successif du soprillo, piccolo en si b un peu plus difficile à maîtriser mais qui possède une sonorité très spécifique, étendra encore les limites de la famille traditionnelle des saxophones en Si b et en Mi b (déjà 120 exemplaires en circulation en 2012).
Quelques pionniers s’emparent de ces instruments pour développer leur potentiel technique et musical. Je suis ravi d’apporter ma propre contribution à cette quête.
Mais cette recherche de la nouveauté aux confins des limites aigües et graves de la famille nous faisait perdre une notion non négligeable : Adophe Sax avait imaginé non une mais DEUX familles des saxophones : celle qui subsiste aujourd’hui , originalement prévue pour les besoins des orchestres d’harmonie, a supplanté celle dont les membres devaient s’accorder en fa et en ut ...
Certes, Sax a peu fabriqué de ces instruments, mais ... ils ont eu leur heure de gloire pendant une courte mais mémorable période historique :
pendant les années qui ont précédé la grande crise de 1929 aux Etats-Unis. Les fabricants américains, pour répondre au besoin d’un public
fanatisé par le saxophone, développeront des modèles d’une incroyable diversité. Dont on peut encore aujourd’hui se procurer quelques survivants.
Or ces instruments sont loin d’être anecdotiques : leurs sonorités sont très spécifiques, car souvent «au milieu de» celles des instruments en Si b et en mi b ... Ainsi, le soprano en ut, une seconde majeure plus aigu que le soprano si b mais une tierce mineure plus grave que le sopranino, sonne-t-il comme un intermédiaire entre ces deux instruments. De même pour le C-melody, intermédiaire entre alto et ténor. Quant au Mezzo-soprano Conn en fa, s’il est plus proche de l’alto par sa longueur de tube, se rapproche beaucoup plus du soprano par la sonorité du fait de sa perce beaucoup plus fine.
Quel dommage d’avoir pendant près de 80 ans complètement oublié l’existence de ces instruments si pratiques pourtant (certains ne sont pas transpositeurs) ! Et qui auraient pu apporter tant par leur palette de couleurs spécifiques.
Une petite famille de saxophones inhabituels :
Tubax (sax contrebasse) Eppelsheim 2000
Soprillo (piccolo en sib) : Eppelsheim 2003
Ténor C-melody :
Conn, Buescher, Holton, King ...
1910-1929
C-Soprano : Buescher, Conn
1920-1929
Mezzo-Soprano en Fa : Conn
1928-29
Une famille plus nombreuse qu’on ne le pensait
Soprillo (piccolo en si b), Ténor C-melody, Ténor sib, sopranino, soprano en ut, soprano si b, baryton, tubax ... quelques saxophones extra-ordinaires parmi d’autres mieux connus. Au fond de la pièce, le compositeur Jacques Lejeune, auteur de «Fragments gourmands» pour 7 saxophones successifs et support enregistré.
Trois instruments ressemblant à l’alto : un C-melody Conn, un alto Selmer et un Mezzo-soprano (Conn également).
L’inventivité n’était pas en reste dans les années folles : ce C-melody Buescher comporte une sorte de laque bleue-argentée, avec des motifs floraux roses et verts ... Quant au pavillon, i s’agît bien une dorure ...